Frank semble être maudit. Divorcé, vivant dans une maison minuscule, il apprend le même jour qu'il est licencié et atteint d'un cancer au cerveau. Mais la tumeur n'est pas soignable. N'ayant plus rien à perdre et lassé du spectacle désolant que lui offre sa télévision chaque jour, il prend les armes pour nettoyer les traces quotidiennes de la décadence américaine. Il abat alors les personnes viles et stupides qu'il rencontre. Il est rejoint par Roxy, une lycéenne révoltée. C’est le début d’une équipée sauvage, sanglante et grand guignolesque sur les routes de la bêtise made in USA.
S'efforcer d'y voir une apologie du vigilantisme serait
ridicule, God Bless America reste un véritable objet de cinéma, pétri de
références affichées aux films de "barjos".
Inutile de crier au blasphème ou de s'efforcer d'y voir une
apologie de la violence ou du vigilantisme. En aucun cas le réalisateur Bob
Goldthwait ne veut voir ses spectateurs prendre les armes pour repeindre le
monde en rouge. A défaut de voir éclater une révolution culturelle, ce que God Bless America encourage sûrement,
le film incite à une sérieuse remise en
question des icônes de notre époque. Détail amusant que ce film de révoltés soit distribué en salles par
une société, Potemkine Films, ayant pris pour nom un classique du cinéma
révolutionnaire bolchévique.
Les médias sont la cible majeure de ce brûlot dans lequel est dénoncé leur manque de tout respect pour les individus et leurs idées parfois douteuses (le présentateur, maitre de son émission, impose son point de vue), exploitant les limitations de certains individus (le candidat d’American Superstar) quand ils ne véhiculent pas une conception infâme de la vie (l’émission de télé-réalité sur la gamine pourrie gâtée). Polluant les ondes de bêtise, les acteurs du petit écran sont donc légion sur la death list de Frank et Roxy. Le public aussi n'est pas épargné et Frank rêve de le punir pour répondre présent, avec toujours plus d'enthousiasme, aux rendez-vous désolant des chaines. Il n’y a pas qu’eux ! Beaucoup en prennent pour leur compte : des intégristes religieux au public bruyant et irrespectueux au cinéma. Tuez les tous !
Les médias sont la cible majeure de ce brûlot dans lequel est dénoncé leur manque de tout respect pour les individus et leurs idées parfois douteuses (le présentateur, maitre de son émission, impose son point de vue), exploitant les limitations de certains individus (le candidat d’American Superstar) quand ils ne véhiculent pas une conception infâme de la vie (l’émission de télé-réalité sur la gamine pourrie gâtée). Polluant les ondes de bêtise, les acteurs du petit écran sont donc légion sur la death list de Frank et Roxy. Le public aussi n'est pas épargné et Frank rêve de le punir pour répondre présent, avec toujours plus d'enthousiasme, aux rendez-vous désolant des chaines. Il n’y a pas qu’eux ! Beaucoup en prennent pour leur compte : des intégristes religieux au public bruyant et irrespectueux au cinéma. Tuez les tous !
En donnant naissance à un
défouloir jouissif auquel le spectateur est ravi de prendre part, God Bless America rend son rôle cathartique au cinéma.
Si le réalisateur Bob Goldthwait souhaite un changement, aussi radical que
nécessaire, il n'encourage pas pour autant un nouvel Aurora, tant son film ne
semble pas vouloir nous enseigner l'art du massacre à la sauvette : les
incohérences scénaristiques mettraient hors d'état de nuire nos personnages dès
les premières vingt-minutes. Car après tout, God Bless America reste un
véritable objet de cinéma, pétri de références affichées aux films de
"barjos". Joël Murray rencontre un vendeur d'armes clandestin dans une chambre
miteuse à la manière de Robert De Niro dans Taxi Driver dont l'armurier
du dimanche reprend certaines lignes de dialogues quand il ne cite pas le
Samuel L. Jackson de Jackie Brown.
A l'instar de sa carabine, Joël Murray porte le film à bout
de bras, la mine aussi perdue que son frère Bill. Maladroit et touchant il est
le cœur émotionnel du film et aura peu de mal à nous faire embarquer dans sa
chevauchée sanglante. Le malaise de son personnage en phase terminale,
allégorie parfaite d'une société sur le déclin, perd cependant de sa force
quand il est exposé de manière trop explicite dans des discours parfois un peu
lourds, comme si le réalisateur sentait le besoin d'en rajouter une couche,
semblant douter de l'efficacité, pourtant réelle, des seules situations de son
film.
Dans God Bless America, gore et absurdité sont
parfaitement dosés donnant
naissance à un défouloir jouissif auquel le spectateur est ravi de prendre
part. Ainsi, le film rend au septième art son rôle cathartique, en éliminant,
sous les coups de feu de Frank et Roxy, tous ces personnages détestables
qu'aucun spectateur ne regrettera.
Note : ★★★★★★★☆☆☆ 7/10
God Bless America (2012)Ecrit & Réalisé par : Bob Goldthwait
Produit par : Jason Stewart et Jim Goldthwait
Avec : Joel Murray, Tara Lynne Barr, Melinda Page Hamilton
Photographié par : Bradley Stonesifer
Monté par : Jason Stewart
Budget : une misère
France : en cours d'exploitation