16/09/2012

From Dusk Till Dawn (Une Nuit en Enfer - 1996) - Vision d’horreur du crépuscule jusqu’à l’aube ! - ★★★★★★★☆☆☆ 7.5

Quand Robert Rodriguez et Quentin Tarantino collaborent qu’obtient-on ? Un film d’exploitation complètement barré où gore et humour y sont parfaitement dosés.

Richard Gecko après avoir aidé son frère Seth à s'échapper de prison entame avec lui une cavale sanglante au cours de laquelle ils braquent une banque et tuent plusieurs personnes. Cherchant à gagner le Mexique, ils prennent une famille en otage. Cachés dans leur camping-car, ils parviennent à passer la frontière et attendent leur contact Carlos qui leur a fixé rendez-vous dans un bar de routiers, le Titty Twister. Mais ils ignorent qu'ils s'apprètent à vivre un enfer du crépuscule jusqu'à l'aube.


Cette histoire de vampire est à l’image de son auteur Tarantino : délirante.

Après Pulp Fiction et sa palme d’or, Quentin Tarantino s’autorise une pause pendant laquelle il peaufine le scénario d’Une Nuit en Enfer (From Dusk Till Dawn en version originale) qu’il avait écrit dans l’arrière-boutique du magasin de location vidéo californien Video Archives alors qu’il n’était qu’un simple employé. Il en profite également pour assouvir sa passion pour la comédie sous la direction de son ami Robert Rodriguez, ravie d’enchaîner Desperado avec cette histoire de vampire à l’image de son auteur : délirante.

L’identité du scénariste, avec son sens aigu des dialogues, se révèle dès les premières minutes du film. Pas de doute, Quentin Tarantino tient la plume. Les fans du réalisateur y trouvent leur compte : des répliques cultes qui sacrent George Clooney en nouveau héros badass après ses années Urgences ; les personnages fument les mêmes cigarettes que ceux de Pulp Fiction, les Red Apples inventée par Tarantino ; ils dévorent des hamburgers de la chaine imaginaire Big Kahuna. Le Texas Ranger Earl McGraw, figure récurrente de son cinéma est ici introduit pour la première fois et sera de retour dans Kill Bill. Malgré une première partie très tarantinesque, c’est bien le réalisateur de Sin City qui est aux commandes : l’image chaude de Desperado, Cheech Marin, Salma Hayek et Danny Trejo sont de retour.

Jouer dans Une Nuit en Enfer est l’occasion pour Quentin Tarantino de tenir le rôle le plus conséquent de sa carrière : celui de Richard Gecko. De nombreuses critiques lui seront adressées pourtant, sa performance en tant qu’obsédé sexuel et tireur à la gâchette facile, est plus que convaincante. Les échanges entre les deux frangins sont savoureux et confirment la cool attitude de Clooney, grand gagnant du film.

Le sens du montage de Rodriguez, les premières altercations savoureuses entre les clients et la danse hypnotisante de la bomba latina Salma Hayek nous donneraient presque envie de devenir des clients réguliers du bar.

L’arrivée dans le bar Titty Twister fait figure de séparation entre les deux grandes parties du film : c’est maintenant au tour de Rodriguez de s’amuser. Le plan séquence parfaitement  maitrisé du réalisateur nous présentant le bar sur les riffs de Tito et Tarantula, son sens du montage, les premières altercations savoureuses entre les clients et la danse hypnotisante de la bomba latina Salma Hayek nous donneraient presque envie de devenir des clients réguliers. C’était sans compter sur un staff un poil sur les dents. Après avoir séduit tout le bar, Salma Hayek se métamorphose en reine des buveurs de sang.

C’est parti, le carnage peut commencer. La quasi-totalité de la clientèle est exterminée en quelques minutes et se constitue alors un petit groupe de survivants dont nos héros font partie. Leur seul but : survivre pendant cette nuit d’enfer !

Rodriguez s’en donne à cœur joie et recourt aux effets spéciaux d’antan : ceux d’une époque où les monstres animatronics et les masques de silicone étaient rois et le morphing n’en était qu’à ses prémices. Comme le montre la scène de préparation avant l’assaut final, Rodriguez s’amuse, et nous avec ! On empale du vampire certes, mais tout ça avec style : les personnages balancent des punchlines et chaque meurtre relève d’inventivité pour notre plus grand plaisir.




On empale du vampire certes, mais tout ça avec style : les personnages balancent des punchlines et chaque meurtre relève d’inventivité pour notre plus grand plaisir.

Avec Une Nuit en Enfer, les deux tarés du cinéma américain rendent un premier hommage au cinéma d’exploitation qui les a bercé pendant leur enfance et offrent un film complètement barré annonçant le trip Grindhouse. Robert Rodriguez et Quentin Tarantino avouent eux-mêmes avoir cherché à nous faire rire, comme le souligne le dernier plan du film, plutôt qu’à nous effrayer et c’est réussi !

Note : ★★★★★★★☆☆☆ 7.5/10

Bande annonce de "Une Nuit en Enfer"

From Dusk Till Dawn (1996)
Titre Français : Une Nuit en Enfer
Réalisé par : Robert Rodriguez
Produit par : Robert Rodriguez, Lawrence Bender, Elizabeth Avellan                                                    
Ecrit par : Quentin Tarantino
Avec : Georges Clooney, Quentin Tarantino
Harvey Keitel, Juliett Lewis
Budget : 19 000 000 $

Box Office : 59 336 616 $
(USA) : 25 836 616 $
France : 677 411 entrées

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